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Revue de Management et de Stratégie
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Entretien avec Baptiste Rappin : l’hégémonie du management




La Rédaction


Baptiste Rappin (http://baptisterappin.wordpress.com) est Maître de conférences HDR à l’IAE de Metz, membre fondateur de la Société Philosophique des Sciences de Gestion (SPSG), rédacteur en chef adjoint de la Revue Internationale de Psychosociologie et de Gestion des Comportements Organisationnels (RIPCO). Spécialiste des questions managériales et de la cybernétique, sur lesquelles il a accepté de répondre à la Fondation Prometheus, il est aussi l’auteur de plusieurs essais : La rame à l’épaule. Essai sur la pensée cosmique de Jean-François Mattéi (2016), Heidegger et la question du management. Cybernétique, information et organisation à l’époque de la planétarisation (2015), Au fondement du management. Théologie de l’organisation, volume 1 (2014), Herméneutique et sciences de gestion (2008), Le réenchantement du coaching (2005).



Le management constitue l’alpha et l’omega de la gestion des entreprises. Qu’est-il réellement et d’où vient-il ?
 

Le management est effectivement devenu l’horizon de notre monde et de nos vies. Mis en place dans toutes les organisations (entreprises, collectivités, administrations, associations, ministères, écoles, etc.), il se répand comme une traînée de poudre à la surface de la planète, convertissant toutes choses à l’ordre du fonctionnalisme intégral, menaçant les institutions de perdre leur statut symbolique et mutilant l’homme pour le réduire à son panel de compétences, mélange syncrétique de savoir-faire reproductible et de capacité d’adaptation (« savoir-être »). C’est pourquoi il devient aussi urgent qu’expédient de définir le projet managérial, et le regard philosophique doit ici s’appuyer sur la généalogie et l’histoire pour ne pas tomber dans le piège d’une critique incantatoire.

Qui dit management, dit révolution industrielle : s’il exista bien sûr des formes d’organisation du travail avant la période moderne, on ne peut stricto sensu parler à leur propos de « management ». Ce serait là pur anachronisme ou effet de rhétorique. Taylor fut le premier à systématiser, au début du XXe siècle, le management sous forme doctrinale : parcourant les Principes du management scientifique, le lecteur se frottera à une lecture certes sèche, mais hautement instructive. Il y découvrira notamment que l’organisation scientifique du travail, c’est-à-dire la rationalisation spatiale et temporelle de l’activité, ne constitue pas le fin mot du taylorisme, contrairement à ce que l’image des Temps Modernes laisse penser.

Lire la suite de l'entretien sur le site de la fondation Prometheus