Pour survivre, les grandes entreprises doivent oser expérimenter



Romain Zerbib


Alors que les GAFA comme les licornes bouleversent notre économie et que les nouvelles technologies prolifèrent, les grandes entreprises n’ont d’autre choix que de se réinventer et d’engager une transformation profonde de leur organisation.



Un environnement incertain, des mutations permanentes, un fonctionnement trop onéreux, une compression des coûts qui atteint ses limites, une ubérisation qui les guette… Pour survivre, les entreprises doivent innover.
 
Comment ? S’inspirer du fonctionnement des start-up, former des partenariats avec elle, adopter leur état d’esprit ou encore créer un Lab (pour laboratoire, NDLR) – structure autonome dans l’entreprise testant des projets innovants – sont différentes pistes. La méthode LISH peut permettre aux grandes entreprises de réussir leur démarche d’innovation. Une démarche qui repose sur quatre piliers fondateurs.
  L pour Lab
Dans un monde où le changement est la seule constante et où émergent en continu des technologies et des nouveaux usages, l’innovation par expérimentation est la voie à suivre.
 
Or, dans notre culture d’entreprise, l’expérimentation et l’échec ne sont pas associées à la norme. Et aujourd’hui, l’attention de nombreuses entreprises est portée sur le risque plutôt que sur la valeur potentielle de l’opportunité de développement. Ce qui n’est ni un gage de succès, ni d’innovation.
 
Permettre à l’entreprise d’expérimenter avec des petits projets et des circuits courts d’approbation est la clé pour libérer la puissance de l’innovation. Une structure autonome comme celle d’un Lab permet d’appréhender l’incertitude, de faciliter la réalisation d’expérimentations successives et d’accepter son corollaire qu’est l’échec. Le Lab est un cadre où expérimenter et oser prendre des risques à moindre coût. Il sert de lieu de maturation des idées brutes et embryonnaires.
 
Pour plus d’efficacité, le Lab pilote une activité de réflexion et une activité d’expérimentation. Il est le bras armé des activités d’innovation de l’entreprise pour développer de nouvelles offres, produits et technologies en rupture avec l’activité actuelle de l’entreprise.
  I pour Idéation
L’innovation est une idée qui rencontre son marché (lire aussi la chronique : « L’innovation, ce n’est pas la créativité »). Or, le marché à venir n’est pas aisé à cerner. Il est même volatile. Cette rencontre ne peut alors se faire que si l’entreprise prend le temps, durant sa phase d’idéation, d’observer les usages et les comportements pour identifier les besoins réels et concrets de ses clients.
 
Pour y parvenir, il faut créer les conditions propices et des pratiques favorisant l’émergence d’idées neuves. La mise en place d’une culture de l’innovation prend du temps et nécessite un effort constant, cela requiert également une grande cohérence entre l’ambition et les actions au quotidien.
 
Pour créer cet écosystème ouvert, dans et autour de l’entreprise, celle-ci doit s’appuyer sur ses collaborateurs, sur des partenaires technologiques, sur des start-up, sur des écoles, sur des universités et sur des incubateurs, sans oublier de coconstruire avec ses clients.
 
Autre étape importante de la phase d’idéation : la sélection des idées. Car innover, c’est aussi renoncer pour mieux se concentrer sur les idées offrant le meilleur potentiel.

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Article publié par Olivier Laborde, Directeur de l’innovation et de la transformation digitale de Natixis Assurances, sur le site de la Harvard Business Review.

Romain Zerbib